STONE TEMPLE PILOTS | ALBUM PURPLE | ANNEE 1994

Sorti en 1994, « Purple » est le deuxième album de Stone Temple Pilots, groupe iconique du mouvement grunge américain, mais surtout un tournant musical complexe et déroutant. 

À la fois brut et raffiné, « Purple » dépeint la descente dans des paysages musicaux aux teintes souvent sombres, où chaque morceau résonne comme un coup porté à l’âme. 

Cet album, par son intensité et sa profondeur, ne se contente pas de séduire, il transporte et frappe avec une brutalité douce. Voici un voyage track par track à travers ce chef-d’œuvre.

« Meatplow » ouvre l’album Purple en frappant l’auditeur avec une puissance crue, une agressivité brute qui s’installe dès les premiers accords.

La voix rauque de Scott Weiland est un hurlement étouffé de frustration, chargé de mépris envers l’hypocrisie et les illusions.

L’émotion dominante est une rage sourde, un sentiment de frustration lourd et difficile à ignorer. On ressent une colère sous-jacente, une révolte face à l’oppression, comme si le morceau ouvrait un exutoire à une rancœur accumulée.

Avec « Vasoline », Stone Temple Pilots enflamme l’atmosphère. Le rythme saccadé et entêtant se colle à l’esprit comme une démangeaison insatiable.

Le morceau évoque le combat contre la stagnation, l’impossibilité de s’échapper des cycles destructeurs.

L’auditeur se sent propulsé dans une boucle frénétique, prisonnier d’une énergie qui ne s’éteint jamais.

Les émotions qui s’en dégagent sont multiples : on ressent à la fois de la colère, une sensation d’urgence, mais aussi une étrange satisfaction, celle de se confronter enfin à ses failles.

« Lounge Fly » s’ouvre sur une ligne de guitare enveloppante, teintée de nuances jazzy qui bercent l’auditeur dans une langueur mélancolique. 

Les nuances sonores alternent entre douceur et intensité, donnant une impression de vulnérabilité, de fragilité.

Les émotions ressenties pendant l’écoute sont intenses et contradictoires. On y trouve une douce langueur, une sorte de léthargie émotionnelle où l’on se sent bercé et en sécurité, tout en étant submergé par un sentiment de tristesse indéfinissable.

« Interstate Love Song » est un voyage émotionnel à travers la nostalgie, la rédemption et le regret. 

Dès le début, l’auditeur ressent un curieux mélange de légèreté et de gravité. Le rythme soutenu et les guitares claires rappellent l’insouciance d’un road-trip, mais la voix de Scott Weiland, douce et empreinte d’une tristesse subtile, transforme ce voyage en une introspection.

À la fin de la chanson, l’auditeur ressent une forme de paix, un apaisement né de l’acceptation des erreurs, une sensation de sérénité dans la mélancolie.

« Still Remains » est une déclaration d’amour magnétique et intime, une chanson qui plonge l’auditeur dans une atmosphère profondément romantique et sensuelle.

À l’écoute, l’auditeur est envahi par un sentiment d’amour pur et inconditionnel. La voix de Scott Weiland, à la fois douce et empreinte d’une intensité feutrée, transmet une vulnérabilité rare.

L’auditeur peut se projeter dans cette vision de l’amour, ressentir la tendresse et la passion qui traversent chaque mot.

Épuré, « Pretty Penny » est comme une bouffée d’air frais dans l’album, un morceau acoustique où chaque accord semble caresser l’âme. La voix de Weiland prend ici une teinte douce, presque rêveuse, avec un côté folk.

À l’écoute, l’auditeur est submergé par une sensation de douceur nostalgique, une tendresse qui lui rappelle des moments paisibles et sans souci. Il y a dans « Pretty Penny » quelque chose de presque enfantin, comme une comptine aux résonances profondes, et l’on se sent ramené à des souvenirs de la jeunesse.

L’auditeur ressent alors un apaisement profond, mais aussi une tristesse sous-jacente, comme si cette beauté calme contenait une conscience du temps qui passe, des choses qui changent et qui s’effacent.

« Silvergun Superman » est un morceau intense et viscéral qui submerge l’auditeur dans une marée d’émotions contradictoires. Dès les premières secondes, un sentiment de tension s’installe avec des guitares lourdes et saturées, évoquant une atmosphère sombre et électrique.

Le morceau dégage aussi un désespoir profond et presque tangible. Cette détresse se manifeste dans les changements de tonalité, où la chanson oscille entre des moments de puissance brute et des instants plus lents, presque introspectifs.

L’auditeur se retrouve pris dans ce tourbillon d’émotions contradictoires : il ressent une puissance qui donne envie de se libérer, de tout laisser exploser, mais aussi une tristesse lancinante, celle d’une perte inéluctable ou d’un combat sans issue.

« Big Empty » est l’un des morceaux les plus saisissants et atmosphériques de l’album, un voyage émotionnel entre solitude, confusion et introspection. 

Dès les premières mesures, l’auditeur ressent un sentiment de solitude profonde.Il y a une impression de vide, de distance, comme si l’on regardait un monde qui s’éloigne doucement.

À la fin de « Big Empty », l’auditeur se retrouve dans un état de réflexion profonde. Ce morceau laisse une impression durable, une sorte de tranquillité mêlée à une tristesse inexpliquée, comme un souvenir qui flotte en arrière-plan. 

« Unglued » frappe fort, avec une énergie explosive. Ce morceau court mais intense est une décharge brute, une éruption sonore qui capture la nervosité de l’album. 

Les riffs agressifs et la voix rauque de Weiland se confondent dans un chaos organisé. C’est le rock à son paroxysme, sauvage, sans compromis. L’auditeur est emporté dans cette tempête, enivré par l’urgence et la spontanéité du morceau.

Ce morceau provoque une montée d’adrénaline, un sentiment d’empowerment, comme si chaque note brisait une barrière intérieure. C’est une chanson qui pousse à affronter ses propres frustrations et à les libérer dans un acte de rébellion sans compromis.

Avec « Army Ants », les Stone Temple Pilots reviennent à un son plus expérimental. Le rythme changeant, les guitares dissonantes, et les variations inattendues créent un univers quasi psychédélique. 

Le morceau rappelle la confusion d’un esprit tourmenté, une pensée qui s’éparpille sans fin. C’est un trip sonore qui dérange et fascine, comme une plongée dans la psyché du groupe.

La première émotion ressentie est une agitation intense, un sentiment de conflit intérieur. La musique martèle un rythme sans concession, et l’auditeur est immédiatement entraîné dans cette cadence implacable.

L’album se clôture avec « Kitchenware & Candybars », un morceau d’une beauté déchirante. Mélodieux et touchant, il rappelle la douceur d’un adieu mélancolique. 

Les paroles, poétiques et symboliques, résonnent comme une méditation sur les illusions et les regrets que l’on porte en soi. L’émotion ressentie est une tristesse apaisée, celle qui naît lorsqu’on accepte les douleurs passées et les pertes, même si elles continuent à hanter l’âme.

Ce morceau est un dernier soupir, une fin ouverte qui laisse une impression d’apaisement mêlée de nostalgie. On en sort avec un sentiment d’achèvement, mais aussi de perte.