Ce système est conçu autour des enceintes TAD Micro Evolution 1 TX, une évolution récente d’un modèle emblématique de la marque, ne serait-ce que par ses performances technologiques extrêmes dans des dimensions très petites (41 cm de haut).
Accompagnées des ROCKNA Wavedream Signature et ROCKNA Wavedream NET, du préamplificateur TAD C1000 et de l’amplificateur M2500 Mk2 Evolution, elles nous installent dans la haute-fidélité de prestige, qui est la raison d’être de la salle Rêve.
LES PROUESSES DU PIANO
La lisibilité du piano de Benedek Horvath libérant la Sonate Sz. 80 de Bartok est exceptionnelle au point qu’on pourrait relever la partition à l’oreille. Une comparaison entre deux câbles HP (l’équipe Audio Emotion vous concoctera tout ça !) confirme la capacité d’analyse de l’enceinte, plus souple dans un cas, plus mordante dans l’autre, aucune ne nuisant à la volonté inflexible du concepteur japonais TAD : la justesse avant tout.
Autre piano, jazz cette fois, celui de Jacques Loussier et la batterie de Luc Heller soulignent que l’ensemble est à même de véritables prouesses sur des musiques percussives surpassant les dimensions de la micro-TAD, les C1000 + M2500 générant une tension physique plus impressionnante encore en augmentant le volume où les sensations fortes s’affirment alors vigoureusement.
UNE AÉRATION ET UNE SCÈNE HOLOGRAPHIQUE VASTE
Le léger manque de corps et d’ampleur sur de grandes formations orchestrales est généreusement pondéré par une excellente aération, au profit d’une répartition étendue et solidement implantée des pupitres dans l’espace, surtout en largeur, comme en témoigne le 3e mouvement de la 8e Symphonie de Chostakovitch par Kirill Petrenko dirigeant le Berliner Philharmoniker. Les rebonds rythmiques un rien mécaniques et une passagère perte de la précision lors du spectaculaire climax liant les 3e et 4e mouvements n’entachent en rien une copieuse capacité dynamique et un sens du cadencement impeccable : la démonstration du mécanisme d’horlogerie du Berliner Philharmoniker s’écoule sans faille et sans complaisance.
Les contrebasses ronflent joliment, dégraissées mais pas maigres, ciselant minutieusement le suivi, et les timbres épanouissent un large éventail harmonique, un peu mat, ce qui avère un choix judicieux pour ne pas déséquilibrer une « petite » enceinte, où plus de brillance pourrait décharner les matières…
L'ENCHANTEMENT DES VIOLONS
On se délecte même de la superbe finesse du violon à l’écoute du Concerto pour Violon de Britten en DSD par Britten et Lubotsky (Decca 1971) jusque sur les notes cristallines de la Chanterelle. Les teintes des boisés dépendront des câbles, entre plus d’attaque ou plus de corps des enveloppes de notes…
Le sérieux de l’ensemble du jour lisse insensiblement l’espièglerie (mais pas le timbre si délicieux) de Laufey (Dreamer) optant pour la rigueur lyrique plutôt qu’un swing débridé et si la contrebasse est en retrait (normal vue la taille de l’enceinte), sa partition est idéalement distincte.
UN SYSTÈME AU SON NATUREL, SANS EFFORTS NI DURETÉ
Enfin, autant ce système sait être intimiste en susurrant Sad Lisa de Cat Stevens, autant il est capable de cogner sur une musique actuelle furieusement robuste (Kim par le groupe anglais dance-punk/indus/synth-pop PVA), jamais forcené ni débordé, mais puissant et contenu, martelant sans effort les impacts assez sidérants de la batterie tout en déployant affectueusement la sensualité envoutante d’Ella Harris.
LA BEAUTÉ RÉVÉLÉE
Comme on le constate, un système très haut-de-gamme, polyvalent, surfant sur la frontière du conceptuel et du ressenti, favorisant la lumière face au sfumato artistique, qui comblera les mélomanes de tout genre, plus limités par l’encombrement que par l’appétit, épris de sensations variées, privilégiant l’exactitude face à l’expressivité.